Le plan d’épargne retraite (PER) suscite un intérêt croissant, y compris chez les personnes déjà parties à la retraite. Beaucoup se demandent s’il est pertinent d’ouvrir un PER à la retraite ou de continuer à l’alimenter une fois la vie active terminée. Entre souplesse, avantages fiscaux et optimisation de la transmission du patrimoine, le PER offre en réalité des atouts souvent méconnus aux retraités et seniors souhaitant gérer leur épargne avec efficacité.
Quel fonctionnement pour un PER après la retraite ?
Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe aucune condition d’âge pour ouvrir un plan d’épargne retraite. Que l’on soit jeune retraité ou que l’on ait quitté le monde professionnel depuis plusieurs années, la souscription d’un PER reste accessible. Il suffit de contacter un établissement financier, une compagnie d’assurance ou un acteur spécialisé afin de mettre en place son contrat adapté à sa situation.
L’une des grandes forces du PER réside dans sa souplesse de versement. Les titulaires bénéficient d’une grande liberté : choix du montant, de la fréquence des versements, orientation entre fonds sécurisés ou unités de compte (actions, immobilier, obligations, ETF), ou encore répartition personnalisée selon l’appétence au risque. Cette flexibilité fait du PER un outil parfaitement compatible avec les besoins changeants des retraités.
Quels avantages fiscaux pour les retraités possédant un PER ?
Ouvrir un PER à la retraite présente un réel intérêt fiscal, souvent sous-estimé. Même après la cessation d’activité, les versements volontaires sur un PER peuvent être déduits du revenu imposable, réduisant ainsi la charge fiscale. Pour les retraités percevant des pensions, revenus fonciers ou autres ressources significatives, c’est une véritable opportunité d’alléger ses impôts chaque année.
Chaque année, la déduction fiscale peut atteindre 10 % des revenus professionnels imposables de l’année précédente, dans la limite prévue par la législation. Ce plafond peut même être majoré grâce au report des droits non utilisés durant les trois années précédentes. Ainsi, l’optimisation fiscale via le PER demeure possible, aussi bien pour les jeunes retraités que pour ceux disposant de revenus locatifs ou patrimoniaux importants.
Sortie du PER à la retraite : quelles options choisir ?
Opter pour le versement en capital
Une fois à la retraite, la récupération de l’épargne accumulée sur le PER s’effectue avec beaucoup de flexibilité. De nombreux retraités privilégient la sortie en capital, qu’elle soit partielle ou totale, afin de financer un projet, soutenir leurs proches ou faire face à une dépense imprévue. Cette option permet de disposer librement des sommes investies.
La fiscalité appliquée à la sortie dépendra du traitement fiscal initial des versements : si ceux-ci n’ont pas bénéficié de déduction, seuls les gains générés seront soumis à imposition, généralement via le prélèvement forfaitaire unique. Cela favorise une gestion adaptée aux besoins spécifiques de chacun.
Bénéficier d’une rente mensuelle complémentaire
Autre alternative appréciée : la sortie en rente viagère. Le capital est alors transformé en revenus réguliers, mensuels ou trimestriels, venant compléter la pension de retraite. Cette solution s’accompagne d’une fiscalité spécifique tenant compte de l’âge lors de la mise en place de la rente, avec abattement variable selon l’ancienneté.
Cette approche séduit particulièrement celles et ceux qui souhaitent lisser la perception de leur épargne après la retraite et garantir un budget stable sur la durée, tout en sécurisant un niveau de vie régulier.
Transmettre son patrimoine : quels bénéfices successoraux ?
Pour les retraités désireux de préparer la transmission de leur patrimoine, le PER assurantiel constitue un levier intéressant. En cas de décès avant 70 ans, ce type de contrat offre un abattement successoral élevé pour chaque bénéficiaire, bien supérieur à celui prévu dans la succession classique.
En plus de cet abattement, la fiscalité sur la transmission des capitaux issus du PER est généralement plus douce jusqu’à certains seuils, comparativement à une transmission hors enveloppe retraite. Après 70 ans, d’autres abattements existent, mais la taxation suit alors les règles classiques des droits de succession selon le lien familial.
Comparer les différents types de PER quand on est senior
Trois grandes catégories coexistent : le PER individuel (accessible à tous, salariés comme indépendants), le PER collectif proposé par certaines entreprises, et enfin le PER obligatoire mis en place par l’employeur. À la retraite, c’est naturellement le PER individuel qui prédomine, sans limitation d’âge pour l’ouverture ni contrainte sur la provenance des fonds.
- Le PER assurance apporte une protection supplémentaire et facilite la transmission à des bénéficiaires désignés.
- Le PER bancaire donne davantage de liberté dans la sélection des placements, mais nécessite un suivi attentif de la part de l’épargnant.
Les supports proposés (fonds euros sécurisés, unités de compte orientées actions ou immobilier) diffèrent selon l’établissement, influençant le rendement potentiel et la volatilité. L’ajustement des allocations au profil de risque reste possible à tout moment, permettant de maintenir une stratégie cohérente même après la fin de la carrière professionnelle.
Coûts associés et flexibilités propres au PER après 60 ans
Avant toute souscription, il est essentiel d’étudier la structure tarifaire du PER choisi : frais de gestion annuels, potentiels frais d’entrée ou d’arbitrage, coûts liés à la gestion pilotée ou libre, qui varient sensiblement suivant les contrats et fournisseurs. Prêter attention à ces éléments permet d’optimiser le rendement net après fiscalité et frais.
Par ailleurs, la portabilité du PER simplifie la gestion patrimoniale : elle permet de regrouper d’anciens dispositifs retraite, de transférer facilement ses droits entre opérateurs et de consolider l’épargne existante dans une seule enveloppe. Cette centralisation gagne en simplicité au fil de la retraite et ouvre droit à des conditions souvent plus favorables lors de la sortie.
| Atout du PER à la retraite | Impact principal |
|---|---|
| Déductibilité des versements | Allégement de l’impôt sur le revenu |
| Souplesse de gestion | Choix libre de supports et montants |
| Optimisation successorale | Fiscalité réduite pour les héritiers |
| Portabilité | Regroupement facile des anciens contrats |
| Adaptation post-départ | Possibilité de continuer à verser après la retraite |
Qui a vraiment intérêt à ouvrir ou alimenter un PER à la retraite ?
Le PER conserve tout son attrait pour les retraités disposant de revenus complémentaires importants, tels que loyers immobiliers ou dividendes, et souhaitant réduire leur assiette fiscale annuelle. Il devient également un outil de gestion prudentiel pour ceux qui cherchent à constituer une réserve financière mobilisable en cas de besoin.
De plus, les retraités attachés à la transmission efficace de leur patrimoine trouvent dans le PER assurantiel un allié précieux pour optimiser la fiscalité successorale, tout en gardant la maîtrise de la stratégie de placement adoptée pendant leurs dernières années.

